Depuis 4 mois , 100 personnes dont 42 enfants dorment sous des tentes dans le parc des Gayeulles, dans l’indifférence de la préfecture et de la mairie, qui laissent les personnes et les militant.e.s se débrouiller pour gérer la misère.
La mairie s’assoit sur ses principes humanitaires, prétextant qu’elle en a fait suffisamment, elle qui s’engageait à « ZERO ENFANT A LA RUE DANS RENNES ».
Cette fermeté d’élu.es, d’une majorité dite de gauche (socialiste, communiste et radicale) a laissé 100 personnes sous une pluie battante, tout un samedi, dans la boue et l’eau, avec les barnums qui s’envolaient et tombaient sur les tentes- les enfants trempés à l’intérieur… pourtant, la préfecture prévenait de risques de bourrasques, avec d’éventuelles chutes d’arbre, l’Ille et Vilaine était en zone orange ! Des élu.e.s des verts ont tenté de déclencher l’ouverture d’un gymnase, en vain !
L’élue de permanence a tergiversé , contesté l’ampleur des dégâts, « la tente est mouillée mais les matelas sont secs »… elle aurait bien voulu nier l’existence de la pluie !!! « le vent va se calmer ce soir et la pluie s’arrêter demain », nier la catastrophe pour ne rien faire et dégager ses responsabilités sur la préfecture.
Que faisait l’élue de permanence ? Elle recevait l’ordre de ne rien faire : c’est Utopia 56 qui a trouvé un logement d’une semaine pour tout le monde à Thorigné Fouillard auprès des Eclaireurs de France. C’est quand les militant.e.s ont eu presque fini de transporter 85 personnes et leurs affaires avec leurs propres véhicules que l’élue de la Mairie a annoncé avoir affrété un bus de la Star pour les 16 derniers à 21h40 !
Pourtant, l’élue de permanence avait un pouvoir d’évacuation et de réquisition qui aurait permis à la Croix Rouge et les pompiers d’intervenir. D’ailleurs , sur place, la Croix Rouge était mobilisée , mais l’ordre n’a jamais été donné ni par la Mairie, ni par la préfecture.
C’est après des appels incessants de militant.e.s que le préfet est passé à 19h15, a constaté les dégâts , s’est réfugié dans sa voiture de fonction : il a annoncé vers 21h avoir victorieusement obtenu un « relogement « pour 2 personnes au 115 !
Or, la préfecture tarde de plus en plus à proposer des logements, y compris pour les demandeurs d’asile. Parmi les migrant.e.s, 25 personnes ont les conditions administratives d’être logées, ce qui devrait obliger la préfecture à les héberger selon la loi.
La carence de la préfecture est entretenue, en dépit du droit et du respect de toute humanité , il s’agit de laisser pourrir la situation des personnes exilées , la pluie aggravant la situation des sans-abris. Et l’élu aux solidarités qui avait institué des réunions mensuelles avec des associations de soutien aux migrants est soudainement aux abonnés absents depuis l’été, juste au moment où la situation aux Gayeulles nécessiterait des décisions urgentes.
Nous pouvons clairement parler de non-assistance à personne en danger. POURQUOI ne pas donner un ordre relevant de l’acte humanitaire le plus élémentaire ?
POURQUOI ne pas y avoir vu une situation de détresse nécessitant une mise à l’abri immédiate et impérative ?
Le collectif inter-organisation de soutien aux personnes exilées ne décolère pas face à l’ignominie des institutions, qui laissent croupir des personnes sans s’alarmer davantage !
Le collectif appelle à élargir et renforcer la solidarité, à construire la mobilisation, notamment la manifestation du 16 octobre, et à participer aux actions qu’il va engager prochainement face à l’indifférence et au cynisme des institutions.