Bientôt des trains sans contrôleurs sur la région Bretagne

Suppressions des contrôleurs à bord des trains :

La Direction S.N.C.F. Bretagne et le Conseil Régional font le choix de la dégradation de la qualité du transport public ferré.


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Le Conseil Régional de Bretagne a tenu en janvier dernier une session où les élus ont examiné la prolongation de la convention de l’exploitation des TER par la SNCF jusqu’en 2017.
Dans l’avenant N°15 relatif à la prolongation, examiné et validé par le Conseil Régional , il est écrit ceci au point 3.2 /Assurer la production et la qualité du service TER au quotidien :
«…dans le même état d’esprit, il a été convenu que l’accompagnement des matériels sur les trains périurbains serait adapté au besoin du marché à l’instar de ce qui ce fait dans les réseaux urbains. Les trajets courts appellent des moyens d’accompagnement et de contrôle différents avec des équipes mobiles. Ces nouveaux dispositifs sont l’occasion de saluer la forte implication de la SNCF dans la recherche d’un service toujours plus performant ».

Il est donc proposé de supprimer la présence systématique des contrôleurs autrement nommés agents d’accompagnement (A.S.C.T.) sur les trains des dessertes Rennes-Vitré,Rennes-La Brohinière, Rennes-Messac , dans un premier temps, car ce sont ces dessertes qui sont classées par nos dirigeants comme de nature péri-urbaine?

Suppressions d’emplois…déshumanisation en gare déjà, et bientôt à bord…

Ne soyons pas dupes ! Pour nos décideurs ce ne serait qu’un début et ils préparent (comme en région parisienne) la suppression pure et simple de la présence du contrôleur à bord des T.E.R.

Sécurité, sûreté, fraudes, incivilités, vulnérabilité des usagers, dégradation…L’ opposition de SUD rail est argumentée :
Les lignes citées ne peuvent en aucun cas être assimilées à des espaces urbain et les temps de parcours ne sont pas négligeables. Contrairement aux espaces urbains, ces lignes sont soit semi-rurales, soit rurales, les dispositifs d’appui en cas d’incidents sont néants ou très éloignés.

On ne peut pas réduire les fonctions d’agents d’accompagnement au seul aspect du contrôle. Outre l’aspect sauvegarde des recettes qui incombent en effet à ses missions, l’agent d’accompagnement est aussi employé à:

– La sécurisation de l’espace vis à vis des personnes transportées. Par sa présence il assure la prévention des incivilités et du vandalisme et veille à la régulation des rapports entre passagers, rassure les plus vulnérables.

– Il relève sur le terrain les problèmes divers qui pénalisent le service tels qu’avaries du matériel, panne de distributeur en gare. Il est un donneur d’alerte en cas de situations extrêmes : voyageur malade, risques ferroviaires imminents, agressions, etc…

– Il fournit les renseignements sur les dessertes, les services, les horaires, la tarifications, les connexions, éléments qui concourent à la qualité du voyage. Il veille au confort. Il épaule les personnes en situation de handicap.

– En cas d’incidents majeurs tels que train bloqué en pleine voie, heurt d’une voiture à un P.N., c’est lui qui prendra prioritairement en charge la régulation des passagers, le conducteur ayant des tâches prioritaires de sécurité ferroviaire qui ne lui permette jamais cette disponibilité. (Exemple lors d’un arrêt en pleine voie l’agent d’accompagnement veillera à ce que personne ne s’expose à l’accident en descendant du train) .

En faisant peser sur les seuls conducteurs les problèmes de sûreté et de sécurité, on accroît le risque ferroviaire.

Du fait la déshumanisation des gares, le conrôleur est la plupart du temps le seul représentant du transporteur et par là même du commanditaire, le conseil régional, auprès des usagers.

Vers un système tout répressif ?

Pour pallier la suppression du contrôleur du quotidien la SNCF et le Conseil Régional veulent instituer un système de contrôle ponctuel avec équipe mobile. Voilà qui institue une toute autre image des fonctions, axée sur la seule répression. Cela ne concoure pas à l’amélioration du regard des usagers vis à vis du transporteur. Il s’ensuit souvent après les opérations coup de poings, « incivilités et dégradations ». Et là ou il est en place il n’est guère efficace en terme de sauvegarde des recettes du fait de son côté trop sporadique. Même si la Bretagne n’a pas une image insécuritaire, ce n’est pas pour autant un territoire pacifiée : la dégradation évidente du bien être social pour une part toujours plus importante de la population, la perte du savoir vivre ensemble induisent mal être et dégradations des rapports sociaux. Pour preuve, malgré les velléités de la direction SNCF locale de minimiser la problématique, il n’y a guère de mois qui ne comporte son lot d’agressions à bord des trains.

Si le coût accompagnement est évalué à 14,5% du coût total de facturation des TER, la suppression de l’accompagnement aura aussi un coût. SUD rail pose la question : 25 où 30 emplois de supprimés, à quel coût ?

Comme préventeur, comme agent commercial, mais aussi comme agent verbalisateur, l’agent d’accompagnement contribue à ce que le train de proximité demeure un espace de service public accessible à tous et ne soit pas relègué aux seuls usages des populations les plus contraintes.

En 2002, la loi de décentralisation a confié aux Conseils régionaux l’organisation des transports, pour SUD Rail la régionalisation montre ici ses limites : les budgets à allouer sont de plus en plus contraints face à l’accroissement des besoins de la population en transports publics ferroviaires. Dans le même temps le désengagement de l’état grippe la machine. La dette du système ferroviaire (en particulier lié aux coûts des lignes TGV) que l’état refuse d’assumer plombe S.N.C.F. et R.F.F., nourrit les financiers d’intérêt exorbitants et indus, fait exploser les péages (usages des voies ferrées par e transporteur) qui sont répercutés dans les contributions des usagers. Et la région Bretagne et autres collectivités locales bretonnes qui ont mis plus d’un milliard d’€ dans une L.G.V. qu’ils n’auraient pas dû financer, ne disposent plus de ces sommes pour les transports du quotidien !

Il faut en finir avec les rapports uniquement marchands entre les entités publiques que sont les conseils régionaux et la S.N.C.F.

Dans de nombreuses régions où Direction SNCF et Elus ont voulu supprimer les contrôleurs du quotidien, la mobilisation des Cheminots et des Usagers contre ces projets a été gagnante ! Lyon, Clermont-Ferrand, Metz-Nancy… en Bretagne aussi celà est possible !

Nous voulons des conventions TER à la hauteur des exigences sociales et répondant aux besoins exprimés par les usagers et les cheminots.

USAGERS CHEMINOTS Agissons ensemble pour les obtenir.