Les nombreux incidents de ces dernières semaines ont montré à quel point le système ferroviaire français est fragilisé. L’éclatement de l’entreprise publique SNCF ne cesse de s’accentuer depuis la création de RFF. L’organisation mise en place aboutit à des mises en concurrence absurdes, à des surcoûts bureaucratiques, à … une désorganisation du système ferroviaire !
Les dizaines de milliers d’emplois supprimés ne permettent plus d’assurer un service normal et rendent le moindre incident quasiment irrattrapable. Les dirigeants de la SNCF se soucient plus de savoir quelle entreprise routière étrangère ils vont acheter que du nombre de trains supprimés, en retard, défectueux, …
Les syndicats de cheminots, dont SUD-Rail, luttent contre cette dérive.
SUD-Rail mènent régulièrement des actions communes avec des associations d’usagers.
Guillaume Pépy pourrait utiliser ses sorties médiatiques pour dire la vérité, expliquer que la situation du système ferroviaire français devient vraiment dangereuse, et exiger des moyens pour le service public ferroviaire. Mais cela fâcherait le gouvernement !
Alors, Guillaume Pépy préfère la démagogie antisyndicale et dénonce SUD-Rail à la vindicte populaire. Que le patron de la SNCF n’aime pas SUD-Rail n’est pas trop notre souci, mais une telle attitude est scandaleuse vis-à-vis des usagers :
– ce n’est pas un préavis SUD-Rail qui a conduit au désastre du Strasbourg/Port Bou !
– ce n’est pas un préavis SUD-Rail qui provoque la situation lamentable chaque jour du trafic en Ile-de-France !
– ce n’est pas un préavis SUD-Rail qui impose une augmentation des prix TGV … pour payer les péages exigés par RFF !
– ce n’est pas un préavis SUD-Rail qui fait que la maintenance des rames est moins bien assurée qu’auparavant, que les voies sont moins souvent entretenues !
– ce n’est pas un préavis SUD-Rail qui oblige les Conseils Régionaux à subir des plans de transport qu’ils n’ont pas décidé !
La fédération SUD-Rail est pour un grand débat public associant les organisations syndicales, les associations d’usagers, la direction SNCF, le gouvernement, les Conseils Régionaux : il faudra alors dire la vérité, pas se contenter de « sauver sa place » !
M. Pépy devra alors assumer, face à l’opinion publique, le fait qu’il ait soutenu et accompagné la création de RFF en 1997, qui est à l’origine du démantèlement du système ferroviaire public, et qu’il ait ensuite renforcé la fragmentation de la SNCF, qui l’a rendue peu à peu ingérable, en mettant en place une organisation par activité et sous-activité alors que les directives de l’Union européenne ne l’y obligeaient absolument pas.