En réponse à la montée en puissance de l’opposition locale, militante et citoyenne à son projet, Louis Le Duff menace d’investir aux USA, au Portugal et en Allemagne. Nous pourrions l’y encourager. Mais nous ne
sommes pas animé-e-s par le syndrôme de nimby (not in my back yard).
Notre opposition à ce projet définitivement du passé est globale pour des raisons écologiques et sociales. A l’heure où la COP27 a réaffirmé les accords de Paris et donc la nécessité de faire baisser drastiquement la production de gaz à effet de serre pour nous protéger d’un emballement du changement climatique, nous constatons que Louis Le Duff et les élu-e-s qui accompagnent son projet continuent à nier certaines évidences. Acceptez simplement de regarder vers l’avenir et de rompre avec ce type de projet pour éviter la catastrophe à venir.
Nous avons déjà dénoncé avec les autres organisations engagées les impacts environnementaux de la production de viennoiseries et pâtisseries industrielles congelées pour une exportation longue distance : destruction de zones humides et de biodiversité, gaspillage d’eau aux dépens des habitant-e-s, gaspillage faramineux d’énergie pour la surgélation et le transport…
Nous pourrions donc conseiller au groupe Le Duff d’aller installer ses usines au plus près des lieux de consommation, mais ce serait sans compter les impacts socio-économiques : la destruction d’emplois locaux car en Amérique et en Asie on n’a pas attendu le groupe Le Duff pour s’alimenter auprès d’acteurs de proximité. Quant aux emplois de l’usine Bridor, ici ou ailleurs, qui pourra trouver « attractif » de travailler dans le froid, aux cadences industrielles, pour fabriquer à la chaîne des produits standardisés ?
Le groupe Le Duff, et avec lui les élu-e-s, devrait s’interroger sur la difficulté chronique de recrutement de l’agro-alimentaire breton et méditer sur les scandales répétés d’exploitation de travailleurs et travailleuses étranger-e-s qui sont contraint-e-s d’accepter des conditions de travail dégradantes pour un bien maigre salaire. C’est ce modèle de misère qui désespère celles et ceux à la recherche d’un emploi digne, et sur les braises duquel l’extrême-droite n’hésite pas à souffler.
Faut-il rappeler ici encore la nécessité urgente de relocaliser l’alimentation tout en créant des emplois non délocalisables, socialement utiles et écologiquement responsables ?
C’est en toute cohérence avec les engagements socio-écologiques de notre union syndicale Solidaires 35 que nous réaffirmons clairement notre opposition au projet Bridor et notre soutien actif au mouvement citoyen destiné à le stopper.