Ligne Brest et Quimper : fermeture programmée ? ou re-dynamisation des dessertes ?

Depuis le nouveau service, de forts impacts ont eu lieu sur les correspondances de la ligne à voie unique Quimper-Landerneau. De plus, aux dernières nouvelles, il semble que la modernisation de la ligne n’aura pas lieu. Au vu de cette situation, SUD Rail Bretagne tire le signal d’alarme sur l’avenir de cette ligne à court terme. Alors que la ville de Châteaulin fête cette année les 150 ans du train, la fête pourrait bien tourner à l’enterrement de 1ère classe.

Une offre de transport fortement dégradée :

Depuis le service 2013, les habitants du nord Finistère ont vu leur offre de transport diminuer pour se rendre à Nantes ou Bordeaux. En effet, les correspondances permettant d’arriver à 10h00 à Nantes et 13h00 à Bordeaux ont été supprimées, obligeant les usagers à se reporter sur les trains suivants, avec un changement supplémentaire à Nantes pour les voyageurs se rendant à Bordeaux.

Si certains élus mettent en avant le désenclavement de la Bretagne avec le projet de BGV – Bretagne à Grande Vitesse – , il y a pour nous recul du service public ferroviaire en Bretagne et dégradation constante des lignes en antenne sur la région.

Au nouveau service 2014, suite au manque d’entretien de la voie, un ralentissement permanent a été mis en place sur la voie unique, ce qui constitue un nouveau coup dur pour la ligne. S’ajoutant à d’autres ralentissements pour travaux entre Malansac et Rennes, ces modifications ont pour conséquences de nombreuses suppressions de correspondances en gare de Quimper, ainsi que des modifications parfois substantielles du prix du trajet, les tarifs TER ne s’appliquant plus du fait de l’emprunt d’un TGV en correspondance, ou du fait du passage en période blanche d’un trajet initialement positionné en période bleue pour les titulaires de cartes commerciales.

A l’élaboration du nouveau service, les agents on fait remonter aux services concernés la plupart des anomalies et dysfonctionnements générés par ces changements… malheureusement sans résultats !

Ce scénario ressemble fortement à une volonté de fermeture programmée de la ligne, intervenant par étapes. Le mauvais entretien donne lieu à des limitations de vitesse et des allongements de temps de parcours se rapprochant des temps de parcours routiers. Les ruptures de correspondances générant quant à elles une désaffection des voyageurs et d’importantes pertes de recettes…

Nous demandons :

En termes de correspondances :

Le rétablissement des correspondances, notamment celle du 854804 avec l’intercité 3830, afin que celui-ci redevienne un train d’équilibre et non de déséquilibre du territoire.

En termes d’arrêts :

Tous les trains ne s’arrêtant pas à Pont de Buis, étudier de nouveaux arrêts dans le but d’augmenter la fréquentation des trains.
Arrêt systématique des circulations Brest /Nantes en gare de Châteaulin et Landerneau.
Etude de réouverture de la Halte du Bot conformément à la demande du maire d’Irvillac, afin d’offrir un accès au réseau ferré à la population de cette commune .

En termes d’horaires :

Retarder le départ du 854820, actuellement 12h40 à Pont de Buis et 12h47 à Châteaulin. Beaucoup d’usagers le trouvent trop tôt, intervenant sur la coupure du midi, difficile aussi pour les jeunes le mercredi d’arriver à l’heure pour l’emprunter. Le train suivant à destination de Quimper n’est qu’à 18h00. De plus le temps d’attente sur Quimper avec le TGV n°8752 est de plus d’une heure, générant un important report de voyageurs vers la route.

Concernant les infrastructures de la ligne :

Il est important d’envisager un scénario moins coûteux mais rapidement réalisable, dynamisant le centre de la ligne et créateur d’emplois, en lieu et place d’un projet estimé à 90 millions d’euros et privilégiant la baisse du temps de parcours moyen entre Brest et Quimper, au détriment de la desserte des localités oubliées du Centre Finistère (rappelons néanmoins qu’en termes de coût, le projet BGV – Bretagne à Grande Vitesse – est 34 fois plus cher !). Le train est un outil d’aménagement du territoire, il doit servir à tous et notamment à la desserte des zones rurales.
Maintien d’une présence humaine en gare de Châteaulin, dernière gare « habitée » de la ligne,  ouverte en 2*8 du lundi au Dimanche, avec un guichet ouvert du premier au dernier train !
Un RVB – Renouvellement des Voies et du Ballast – et une rectification des courbes, sans télécommande de la ligne, meilleure solution en termes de coût financier et d’emploi. Si l’augmentation de capacité est toujours envisagée, nous demandons une étude de réouverture d’une gare entre Châteaulin et Landerneau, afin de ré humaniser la ligne.

Tout cela afin de permettre d’augmenter la fréquentation de nos trains et de désenclaver le centre Bretagne en utilisant au mieux le potentiel de cette ligne pour les besoins de tous.

Il est tout à fait possible de dynamiser la ligne pour offrir à la population du centre Finistère un accès au réseau ferré national en toute équité, ainsi qu’une connexion ferroviaire fiable et pertinente entre le Nord et le sud de la Bretagne. Et ce à moindre coût !