La mort du Fret SNCF en Bretagne :

Depuis l’ouverture à la concurrence du fret ferroviaire en 2003 le transport de marchandise par rail est en chute libre passant de 48 gigatonne/km à 19.5 gigatonne/km en 2013 au niveau national. Concernant la Bretagne le lobby routier est très présent. En 2013 le transport ferroviaire de marchandise représente seulement 1.6% du trafic en Bretagne.

La Branche Fret de la SNCF en Bretagne comptait 140 cheminots en 2009. Après de multiples plans de restructurations il n’y a plus que 36 agents de Fret SNCF en Bretagne au 16 Juin 2014. Mais ce n’est pas fini : la direction prévoit 7 suppressions de poste en septembre 2014. Les prévisions sont de 29 agents pour le Fret SNCF breton.


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La SNCF laisse la place au privé et à ses filiales…

A chaque fois la direction de la SNCF a justifié cette destruction du service Fret par un manque de rentabilité et par la perte de marchés au bénéfice d’autres entreprises ferroviaires (Plateforme Conteneurs de Rennes, Gouessant, GEFCO, Cooperl…).
Les témoignages des clients chargeurs et des cheminots démontrent qu’il y a aussi une stratégie de la direction de tuer le Fret SNCF. Des wagons restent bloqués pendant des heures ou des jours, les trains de Fret sont arrêtés pour laisser les trains de voyageurs en priorité, la séparation des activités dans la SNCF et les suppressions d’emplois de cheminots rendent l’entreprise incapable de faire rouler les trains…

…avec la complicité des politiques

Dans le même temps les entreprises privées se substituent au service public SNCF (Combiwest, ECR, …) ou voir même des entreprises du « groupe SNCF » (VFLI), en tirant les conditions des travailleurs du rail vers le bas. La direction SNCF, l’Etat (PS), la région (PS/PC) sont complices et participent à ce dumping social. Après avoir cassé le Fret en l’ouvrant à la concurrence et supprimé le wagon isolé le transport par rail est relancé avec de l’argent public en faveur des entreprises privées. Ces dernières n’ayant que pour seul objectif la rentabilité financière en faisant pression sur les conditions de travail des travailleurs du rail.
Combiwest créé en mars 2011 a repris des marchés abandonnés par la SNCF. Ce que confirme son président Jean-François JACOB : « quand SNCF fret a quitté la Bretagne, il a fallu réagir. » (Ouest France 30 mai 2014). Par ailleurs cette entreprise a une dette de 1,3 millions d’€uros de péages non-payés auprès de RFF mettant en avant un mauvais service de la part de la SNCF et de RFF.

Qui méprisent le droit des travailleurs au sein du « groupe SNCF »

VFLI, est une compagnie de droit privée filiale de la SNCF. En créant des filiales internes la SNCF est complice de ce dumping social… En effet elle « pique » des marchés au Fret SNCF en cassant le prix du transport sur le dos des travailleurs. Un agent de VFLI ou de FRET appartiennent certes au groupe SNCF mais n’ont pas les mêmes droits. Chez VFLI pas de statut cheminot et encore mois de RH 077. La direction n’a aucune honte à présenter cette nouvelle entreprise dans les bulletins interne de propagande mettant en avant sa politique libérale prônant la concurrence.

Mais aussi en Bretagne !

Le conseil régional Bretagne, à travers le PRAL (Plan Régional d’Action Logistique) soutient la création de nouvelles lignes ferroviaires de transport de marchandises et le déploiement d’entreprises ferroviaire. Ce même conseil ignore totalement la casse du service public Fret en Bretagne victime d’une perte de 110 emplois à statut depuis 5 ans préférant subventionner les industriels bretons méprisant les conditions sociales des salariés. Le vice-président au transport en région Bretagne, (membre du parti communiste) n’a jamais proposé un plan de sauvegarde du Fret SNCF en Bretagne.

Un second point développé dans ce plan (au service des patrons) est l’aide à l’acquisition de caisses rail route à destination des transporteurs routiers. La seule entreprise à ce jour en Bretagne faisant du transport Rail/Route est Combiwest, il s’agit d’une aide indirecte en faveur de ce chargeur pour lancer son activité. Ce même chargeur reprend un travail que faisait déjà la SNCF à travers sa filiale CNC.
Côté sécurité, malgré un été très meurtrier, les nouveaux venus dans le ferroviaire méprisent la sécurité des circulations, de l’environnement ferroviaire et des travailleurs du rail. Des conducteurs de Combiwest ont déjà signalé des manquements à la sécurité et des non respects de la réglementation du travail et de l’accord de branche Fret : Problème dans les bulletins de freinage voir absence, trains trop longs pour les voies de réceptions dédiés, masse sur rail dépassant la masse de tracé… A cela s’ajoute des non respects de la réglementation du travail, amplitude de 22 heures, travail sur jour de repos…

Qui se cache derrière Combiwest ?

Combiwest est une filiale de la SICA de Saint Pol de Léon, ces deux entités ont le même président, Jean-François Jacob. Ce dernier membre du CCIB (Comité de convergence des intérêts bretons) soutient une politique libérale régionaliste « Patrons et universitaires estiment qu’il est urgent de mettre en place un droit à l’expérimentation, que l’hypercentralisme ne marche plus. Ils veulent qu’on les laisse faire  » (Source France 3 Bretagne). Ils jouent sur l’identité bretonne et mettent les travailleurs sur le champ de bataille à travers le mouvement des bonnets rouges notamment pour manipuler l’opinion publique et diriger la Bretagne. L’ancien président du conseil régional, Jean-Yves Le Drian, à de forts liens avec les patrons bretons n’hésitant pas en 2006 à rencontrer le « Think-Thank Breton », à savoir l’institut de Locarn, afin d’y présenter son projet pour la région Bretagne.

Tous ensemble, c’est possible !

Un espoir existe, une convention collective nationale va voir le jour pour éviter ce dumping social. Les patrons du ferroviaire, aussi bien le privé que la SNCF rassemblés au sein de l’UTP (Union des transports publics et ferroviaire) veulent une règlementation « harmonisée », c’est-à-dire trouver un juste milieu entre les conditions de travail du privé et la règlementation SNCF, le RH 077. Pour SUD Rail cette convention collective doit avoir comme base le RH 077 ainsi que le statut cheminot et qu’elle s’applique à tous les travailleurs du rail pour éviter la dégradation des conditions de travail.