CONFÉRENCE DÉPARTEMENTALE DES VILLES, TERRITOIRES ET RÉSEAUX ACCUEILLANTS D’ILLE-ET-VILAINE

Solidaires 35 est un des signataires de la charte issue de la conférence départementale des villes, territoires et réseaux accueillants d’Ille et Vilaine.

Cette charte est ouverte à signature de l’ensemble des communes, élu·e·s, associations et collectifs pour l’accueil des migrants.

LA CHARTE

PRÉAMBULE :
La Déclaration universelle des droits de l’homme affirme pour toute personne le « droit de circuler librement et de choisir sa résidence à l’intérieur d’un État ainsi que le droit de quitter
tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays. »

Sur nos territoires, tous, nous côtoyons des personnes exilé·e·s qui survivent dans des conditions indignes : manque d’hébergements, difficultés pour l’éducation de leurs enfants, pour leurs mobilités, l’accès à la nourriture, à leur santé, au travail et à la formation, freins administratifs pour leur régularisation.
Comme partout ailleurs, nous sommes confronté·e·s dans notre département à une précarité grandissante de l’ensemble de la population et à une aspiration à plus de justice sociale. Cette profonde détresse est d’autant plus accrue pour les personnes exilé·e·s, du fait de leur difficulté d’accès aux droits et notamment au droit au travail, alors même que dans certains secteurs des employeurs peinent à trouver des salarié·e·s.

I. CONTEXTE:
Notre pays a accueilli des générations de migrant·e·s qui ont contribué largement à son développement économique et culturel. Nous constatons aujourd’hui en France et dans l’Union Européenne une politique très restrictive visant à refuser l’accueil et à refouler celles et ceux qui réussissent à venir jusqu’à nous : externalisation des frontières, blocage des ports, ce qui aboutit à la mort en mer ou dans les déserts, ou à l’esclavage dans certains pays.
Cette politique aboutit aussi à des conditions d’accueil des personnes exilé·e·s indignes pour celles et ceux qui vivent sur notre territoire et sont contraires aux conventions internationales (Droits de l’Homme, Droits de l’enfant, Convention de Genève etc.).
Notre rôle n’est pas de porter un jugement sur les raisons de ces migrations, qui ont d’ailleurs toujours existé tout au long de l’histoire de notre humanité ; c’est un phénomène mondial. Mais nous savons que les changements climatiques et l’accroissement constant des inégalités économiques dans le monde peuvent être des facteurs qui concourent à ces migrations.

II. NOS PRINCIPES :
Nous ne pouvons accepter cette politique de refus d’accueil, contraire aux valeurs que nous partageons relatives à la dignité de chaque être humain et nous dénonçons cette politique inhumaine.
Nous ne pouvons rester insensibles à cette misère que nous côtoyons tous les jours.
Aussi, nous tous : collectivités locales et territoriales, associations, citoyens et citoyennes habitant ce département, nous nous associons pour un accueil et une vie digne pour chacun des êtres humains qui vivent chez nous.
Nous nous engageons, chacun et chacune à notre niveau, en fonction de nos moyens, et tous ensemble, à mettre en œuvre toutes actions visant à assurer une vie digne à tous nos concitoyens et concitoyennes, quelle que soit leur origine.

III. NOS OBJECTIFS
Ces actions peuvent concerner :
L’hébergement, la nourriture, l’inscription dans les écoles, l’apprentissage du français et la formation, la recherche d’emploi, la santé, la mobilité, l’inscription aux activités physiques et au sport, la culture, l’intégration de ces nouveaux habitants dans le tissu social, l’accompagnement dans les démarches administratives et toutes autres activités visant à mieux intégrer les personnes exilé·e·s sur nos territoires.
Toutes ces actions seront d’autant plus efficaces que les collectivités travailleront en partenariat avec des associations locales.
Une mutualisation au niveau départemental permettrait un partage des pratiques, compétences et savoir-faire.
La qualité de l’accueil permet l’intégration des personnes étrangères et garantit la cohésion sociale et la sérénité de la vie quotidienne de chacun et chacune sur notre territoire. La mise en œuvre collective de la solidarité envers les personnes en situation de précarité renforce le lien entre élu·e et habitant·e·s.
Ce dispositif n’a qu’un objet : organiser un meilleur accueil et une meilleure insertion des personnes exilé·e·s

Article du télégramme lors de la présentation de la charte le 9 octobre à Bruz

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