Bridor : abandon du projet d’usine à Liffré – Communiqué de presse

L’Union Syndicale Solidaires 35 se félicite de la décision prise par le Groupe Le Duff ce mardi 30 Mai par voie de presse de renoncer à son projet d’implantation d’usine industrielle de viennoiseries surgelées sur les terres bocagères de Sevailles à Liffré.

Les procédures administratives prévoyaient pourtant le démarrage des travaux d’implantation dès le deuxième trimestre 2022. Mais c’était sans compter sur la mobilisation collective. Depuis le début de la contestation du projet, Le collectif Bridor (COLERE, Soulèvements de la terre, Résistance Ecologique Rennes, ATTAC, Confédération Paysanne, Solidaires 35) n’a eu de cesse d’appuyer les manifestations contre ce projet. Les recours juridiques lancés ont permis de retarder le début des travaux et ont fini par épuiser le groupe Bridor qui souhaitait aller vite en besogne.

Pour rappel, Le Duff industries souhaitait accaparer une surface de 21 hectares sur une tête de bassin versant entre les forêts domaniales de Liffré et Rennes, tout près d’un des 10 sites Natura 2000 répertoriés sur le département d’Ille-et-Vilaine. Tout cela pour produire quotidiennement 615 tonnes de produits surgelés par jour en grosse majorité destinés à l’exportation via poids lourds (plus de 160 par jour) puis bateaux cargo pour ses clients à l’international.

Un projet prédateur sur la ressource en eau, bien commun (187 000 mètres cubes d’eau par an – soit la moitié de la consommation en eau des habitants de Liffré) ; un projet destructeur d’un bocage multi centenaire et d’une biodiversité riche d’espèces protégées avec plus d’un hectare de zones humides ; un projet pollueur, dégradant la qualité de l’air et augmentant les émissions de gaz à effet de serre (empreinte carbone évaluée à 685.235 tonnes CO2-éq, soit l’équivalent de 500 Airbus A330 faisant le tour du monde. Source 2017 de Bridor). Ce corridor écologique, véritable bretelle d’échanges faunistiques ne sera pas artificialisé comme le souhaitait l’appétit de l’agro industriel Le Duff.

Mais que pouvaient peser les 500 emplois promis par Bridor et prévus pour la troisième phase de développement du site autour de 2030 ? Intérêt économique versus intérêt général ! La collectivité en avait-elle réellement besoin ? Le taux de chômage de Liffré aujourd’hui est à 5,6 %, soit le plus bas de Bretagne. Le plein emploi donc ! Sur cette zone, près de 900 emplois sont à pourvoir sur le site pôle emploi. Le Duff industrie souffre aujourd’hui d’un manque d’attractivité. Il est facile de comprendre pourquoi : travail à la chaîne en heures décalées dans des zones de froid.

La marotte de l’emploi face au dérèglement climatique, aux alertes sécheresses à répétition et la destruction de notre environnement doit t’elle encore peser pour les projet de développement ? Faut-il préférer des emplois peu qualifiés sur des sites industriels ou former les jeunes pour rendre des services à la population ? Faut-il produire plus pour polluer toujours plus ou s’interroger sur l’emploi, le travail afin d’offrir aux générations futures une planète vivable ?

Environnemental, éthique, logique, économiquement durable, résilient, social et démocratique voici la base d’un projet de développement commun. Aucune de ces cases essentielles n’était cochée avec ce projet d’un autre temps. L’accaparement des ressources ne se fera pas à Liffré pour grossir le chiffre d’affaire d’une agro industrie de plus en plus prédatrice.

l’Union Syndicale Solidaires 35

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