Violences policières à la free party de Redon l’ORLIB écrit au préfet et recueille les témoignages

L’observatoire rennais de libertés publiques à écrite au préfet et au ministre de l’intérieur suites aux violences policières inouïes lors de la free party du 18 juin à Redon en hommage à Steve mort noyé en 2019 à Nantes en tentant de fuir les mêmes violences.

L’ORLIB à cherche à recueillir les témoignages, écrits, vidéos, …

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LETTRE OUVERTE AU PRÉFET D’ILLE ET VILAINE ET AU MINISTRE DE L’INTÉRIEUR
« Une main arrachée pour avoir dansé, la vengeance sera »
Tous les événements de la rave-party de ce samedi à Redon et leurs conséquences semblent résumé.es
dans cette phrase inachevée, inscrite par un tagueur sur le mur blanc d’un immeuble rennais. Nos pensées
vont d’abord vers ce jeune homme qui vient de perdre une main et dont la vie entière va se trouver
bouleversée.
Et les questions surgissent.
. Comment une fête musicale peut-elle aboutir à de telles conséquences ? Les moyens mis en œuvre par
les forces de l’ordre étaient-ils adaptés à l’événement ? Était-il nécessaire et indispensable d’inonder de gaz
lacrymogène la prairie occupée par ces jeunes ; de lancer des grenades de désencerclement (qui était
encerclé ??) dont la dangerosité n’a cessé d’être dénoncée depuis les premières manifestations de Gilets
Jaunes au cours desquelles il y a eu une multitude de mutilations graves ? Depuis la mise en place du
Schéma national du maintien de l’ordre, nos organisations n’ont cessé de prôner la désescalade, à l’image
de ce qui se pratique en Allemagne lors des manifestations.
. Pourquoi les services de secours n’ont-ils pu pénétrer sur le terrain qu’après le retrait des forces de
l’ordre, pour venir aider ce malheureux jeune homme dont la main a été emportée probablement par une
grenade ?
. Comment se fait-il que les journalistes n’aient pu être présent.es pour observer et documenter les faits ?
. Mais aussi et surtout, quels objectifs ont été assignés aux forces de l’ordre ? Étaient-elles là pour :
– assurer la sécurité sanitaire et physique des participant.es ? Et dans ce cas, pourquoi avoir
déployé une telle violence ?
– ou plutôt contraindre ces jeunes « à se tenir sages », y compris en détruisant le matériel son ?
À toutes ces questions, le préfet d’Ille et Vilaine et le ministre de l’Intérieur devront apporter des réponses
claires et nous expliquer pourquoi le dialogue avec une jeunesse – enfermée depuis 18 mois et à propos de
laquelle le président de la République a déclaré « C’est elle qui a le plus souffert de la crise » (20/07/20), « Il
n’est pas facile d’avoir 20 ans en 2020 » (15/10/20), « Amusez-vous ! Faites la fête ! » (Élysée le 21/06/21)
– est-il impossible ?
Les jeunes présent.es à Redon sont nos enfants. Nous ne pouvons pas les voir ainsi maltraité.es au motif
qu’il leur était interdit de se retrouver ensemble pour fêter le retour à une vie « normale » la veille de la levée
du couvre-feu sanitaire, et rendre hommage à Steve, mort noyé à Nantes il y a tout juste 2 ans, au sujet
duquel l’enquête progresse. Et si nous leur disons « Ne cherchez pas la vengeance et ayez confiance en la
justice ! », y compris sur ce volet, votre responsabilité est engagée, notamment en facilitant toutes les
démarches qui permettront de reconstituer la chaîne de commandement ayant abouti à un tel désastre, et
en apportant toute la transparence sur l’enquête diligentée.
En ce qui le concerne, l’Observatoire Rennais des Libertés publiques recueille déjà des témoignages et
documents et ne manquera pas de transmettre ceux qui lui paraîtront de nature à éclairer la justice.
Rennes le 22 juin 2021

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Article de Médiapart

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