RELAXE DEFINITIVE POUR LE SECRETAIRE DEPARTEMENTAL de SUD-PTT d’Ille et Vilaine

Le 25 mai 2012, Serge Bourgin, secrétaire départemental de SUD-PTT, était cité à comparaître devant
le tribunal correctionnel suite à une manifestation qui s’est déroulée il y presque deux ans.


Le 19 octobre 2010, un rassemblement contre la réforme des retraites et pour le soutien aux grévistes
des raffineries réquisitionnés était organisé par plusieurs syndicats dont l’union syndicale Solidaires d’Ille et
Vilaine. Il se déroulait devant le dépôt de carburant de Vern sur Seiche.
Les manifestants avait été immédiatement repoussé par les gendarmes et avait ainsi reculé sur plus de
800 mètres bloquant la circulation. Une « subaru » de la gendarmerie avait été ainsi prise dans le bouchon.
C’est un gendarme, conducteur de cette « subaru » qui accusait Serge Bourgin d’avoir tenté de lui
porter un coup par « la pointe de son drapeau à travers la vitre ouverte, drapeau qu’il aurait esquivé !» Ceci
constituerait une « violence volontaire à personne dépositaire de l’autorité publique » (puni au maximum de 3
ans de prison et de 45 000 euro d’amende) !

Or, il n’y avait eu lors de cette manifestation, aucune dégradation, aucune arrestation, aucun blessé.
D’ailleurs le gendarme accusateur ne justifiait d’aucune égratignure, ni lui ni la voiture !

A l’audience, il était clairement apparu les incohérences de l’accusation. Pourtant, cela n’avait pas
empêché la procureure de requérir 3 mois de prison avec sursis !
Le jugement est intervenu le 22 juin 2012 : « Relaxe au bénéfice du doute ». Le ministère public
et le gendarme avaient 10 jours pour interjeter appel. Ils ne l’ont pas fait.
La relaxe est donc définitive. Tant mieux ! Et nous pensons que la mobilisation et les soutiens
importants ont été essentiels au résultat.
Mais il faut rappeler qu’à l’occasion de ces manifestations du mois d’octobre 2010 pourtant fort
pacifiques, il y a eu plus de 2 000 arrestations et quelques dizaines de condamnations….

Et pour nous… il n’y a aucun « doute » : C’est le contexte de crise économique du capitalisme
qui favorise la criminalisation de l’action syndicale et l’action des salariés. En effet, compte tenu de cette
situation économique et sociale, les gestionnaires du capitalisme déclinent sur tous les tons que :
 Le coût du travail est trop élevé (il faut donc diminuer les salaires comme en Grèce par exemple)
 Le coût de la protection sociale est trop élevé (déremboursement des médicaments, recul de l’âge
de la retraite, etc…)
 Les salariés doivent « s’adapter » et accepter les plans de licenciements massifs (automobile, etc. )
En, clair, les salariés doivent payer la crise économique et le renflouement du capitalisme financier
(banques, assurances, état). Et ils doivent le faire « gentiment ».
Or là où il y a régression sociale et recul du niveau de vie, il y a révolte légitime…
Les gouvernements anticipent donc pour criminaliser l’action des salariés : surveillance vidéo
massive dans les entreprises, criminalisation des syndicalistes combattifs, interdiction de manifester
(Quebec), etc…

Les rapports sociaux vont donc se tendre… Il serait naïf de ne pas s’y préparer.

Rennes le 23 juillet 2012