Monsieur le Président de la SNCF,
Comme tous les cheminot-e-s, nous avons pris connaissance ce matin, par les médias, du dépôt de différents préavis de grève pour dans quelques jours, et des propos de Monsieur Nogué, Directeur des Ressources Humaines de la SNCF.
Monsieur Nogué vient de parler des cheminot-e-s en les qualifiant de « preneurs d’otages » lorsqu’ils/elles font grève. C’est la première fois dans toute l’histoire de la SNCF qu’un des principaux dirigeants de l’entreprise dénonce et calomnie de cette sorte les cheminot-e-s.
Soyons plus exacts : c’est la première fois, hormis la période 1940/1944, où les « preneurs d’otages » étaient celles et ceux qui résistaient au fascisme…
Quand le DRH tient de tels propos, on comprend mieux les dérives de quelques dirigeants locaux, à propos desquels la fédération SUD-Rail est intervenue ces dernières semaines :
– Ce directeur qui cite dans ces voeux annuels Brasillach, fasciste et ardent défenseur du régime nazi…
– Cet autre directeur qui fait diffuser dans les trains un avis demandant de dénoncer « les roumains »…
Lorsque les cheminot-e-s font grève, cela gêne les usagers car nous faisons partie des millions de personnes qui ont un métier utile à la collectivité. Si Monsieur Nogué faisait grève, cela ne gênerait ni les usagers, ni les cheminot-e-s.
Si les usagers sont gêné-e-s lorsqu’il y a grève, ils/elles le sont bien plus, et bien plus souvent, par l’état déplorable du service public ferroviaire, résultat de la politique menée par la direction et le gouvernement : trains supprimés ou en retard par manque de personnel et de matériel, installations défectueuses car moins bien entretenues, trains et gares sales, suppression de personnel dans les gares et les trains, etc.
Faire une prise d’otages, c’est une action criminelle, passible de nombreuses années de prison. Monsieur Nogué vient d’accuser publiquement les cheminot-e-s d’être des criminel-le-s lorsqu’’ils/elles exercent un de leur droit ! Un droit de grève d’ailleurs considérablement réduit ces dernières années, par différentes lois et accords … dans lesquels se situent les préavis que Monsieur Nogué qualifie de « prise d’otages ».
Monsieur Nogué est totalement discrédité pour continuer à mener la moindre discussion avec les organisations syndicales représentatives de cheminot-e-s qu’il traite de criminel-le-s ! La direction de l’entreprise doit en tirer les conséquences. Nous ne demandons pas sa démission : Monsieur Nogué peut être placé dans un de ces Pôles-Emploi internes (les Espaces Mobilité Emploi) qu’il a inventés, en attente de reclassement.
Nous demandons que la direction de l’entreprise s’excuse publiquement, pour ces propos infamants tenus par un des ses premiers dirigeants. Si ce n’était pas le cas, cela signifiera que la direction de l’entreprise reprend à son compte cette notion de « prise d’otages » : alors, la « rançon » qu’elle devra payer risque d’être forte, pour rester dans cette comparaison qui nous parait totalement déplacée.
Dans l’attente d’une réponse de votre part que nous espérons immédiate, recevez monsieur le Président, nos salutations syndicalistes.