La grève de la faim des opposant-es au projet d’Aéroport à Notre Dame des Landes (44) a pris fin mardi 9 mai. Les représentants de la mairie de Nantes, du Conseil Général et du Conseil Régional, ayant enfin daigné rencontrer les grévistes, se sont engagés à suspendre les expulsions jusqu’à la fin des recours juridiques en cours (déposés avant le 4 mai). Ce compromis qui permet de mettre fin à 28 (!) jours de grève de la faim pour Michel Tarrin, en accordant un sursis aux exploitant-es, apparaît surtout comme un faux-semblant de recul pour arracher cette verrue politique que constituait le camp des grévistes, au cœur de la ville de Nantes, en pleine campagne législative, en pleine course au poste de (premier?) ministre pour Jean-Marc Ayrault.
C’est un soulagement pour celles et ceux qui allaient être expulsé-es et qui sont là depuis 2008. Pour les autres, les « squatters » surtout, militant-es pour un monde meilleur qui sont venu-es s’installer à Notre Dame des Landes pour y combattre ce projet nuisible, seul le rapport de forces permettra d’empêcher leur expulsion.
Car Hollande comme Ayrault persistent : ils veulent construire cet aéroport. C’est donc une bataille, courageuse et qui aura fait parler de la lutte à Nantes, en France et même dans le monde entier, qui se termine. Mais le combat continue, fort de l’élargissement à la population nantaise qui est venue nombreuse saluer les grévistes, qui a contribué comme elle a pu, à leur donner un moral d’acier, qui a clairement pris conscience de l’absurdité de l’entêtement de son maire.
Pour nous, Union Syndicale Solidaires, avec la Confédération Paysanne, nous avons tenté de convaincre nos partenaires syndicaux d’apporter leur soutien aux grévistes de la faim et à la lutte contre ce projet dévoreur d’emplois ; 600 environs disparaîtraient dans le bassin laitier de Notre Dame. Le transfert d’un établissement (ici l’aéroport de Nantes Atlantique serait transféré à Notre Dame des Landes) est, d’habitude, accompagné de diminutions d’emplois (modernisation !) quant aux emplois pour la construction elle-même, ils dureront ce que durera le chantier. Une étude économique montre d’ailleurs qu’il y aura finalement perte d’emplois.
Si une entreprise de 600 personnes fermait à Nantes, l’intersyndicale le dénoncerait, le combattrait. Alors, pourquoi ne pas défendre ces emplois ruraux ?
Force est de regretter qu’aucune organisation de l’intersyndicale ne nous ait suivi-es. La FSU a juste communiqué qu’elle espérait un moratoire…
Pourtant, nombreu-ses ont été les syndicalistes présent-es tout au long de la grève. Le soir du 1er mai, la Confédération Paysanne appelait à une manifestation le sur-lendemain (3 mai), de midi à 15 heures.
Sans tract, sans autre relais syndical que Solidaires, plus de mille nantais-es se sont retrouvé-es à 13 heures au meeting, émouvant et déterminé qui s’est tenu au milieu de 220 tracteurs en plein cœur de la ville.
L’Union Syndicale Solidaires soutient également tou-tes les victimes de la répression liée à cette lutte, criminalisée comme le sont toutes les luttes qui menacent un tant soit peu les profits des donneurs d’ordre que sont les monopoles tel Vinci en l’occurence.
Pas de nouvel aéroport, ni ici, ni ailleurs !
C’est un mot d’ordre qui se réalisera et non un vœu pieu. Solidaires sera de cette lutte jusqu’à la victoire.