Depuis le 5 décembre dernier, un mouvement de grève sans précédent
touche la SNCF et la RATP mais aussi l’éducation, la culture ou l’énergie.
Nous sommes descendus aussi dans la rue à plusieurs reprises par
millions, y compris entre Noël et le jour de l’an.
La cible de cette colère sociale est le projet de réforme de retraite par
points, assorti d’une mesure d’âge de départ repoussé à 64 ans pour le
plus grand nombre.
Quatre arguments, parmi d’autres, pour illustrer son caractère néfaste :
– elle divise les générations entres elles en fonction de la date de
naissance (avant 1959 puis 1975 puis 2004) : ne laissons pas insulter
notre avenir, celui de nos enfants et de nos petits-enfants !
– le calcul de la pension se fera sur l’ensemble de la carrière et non plus
sur les 25 meilleures années ce qui impactera davantage les femmes,
majoritaires dans nos professions, qui connaissent des carrières plus
fractionnées.
– comme résumé par un ancien candidat à la présidentielle, l’intérêt de la
retraite à point est de pouvoir faire varier sa valeur… à la baisse !
– beaucoup de seniors sont déjà relégués du monde du travail bien avant
l’âge légal de départ en retraite…
Un pouvoir minoritaire mais arrogant
Face à cette contestation qui intervient un an après celles du mouvement
des gilets jaunes, le gouvernement peine à convaincre y compris les
syndicats les moins combatifs dont la base a rejeté l’appel à la trêve des
confiseurs. Le projet reste majoritairement rejeté par l’opinion, la grève,
en dépit des difficultés qu’elle occasionne, demeure populaire et les vœux
du locataire de l’Elysée n’y ont rien changé.
L’alternative est simple : voir baisser notre future pension ou sinon
travailler plus longtemps ou bien se battre pour son retrait ! En effet,
leur « réforme » ne fera que des perdant-es sauf les hauts revenus et les
fonds de pension, dont le principal représentant français a reçu… la légion
d’honneur ! Elle est de moins en moins universelle comme les exceptions
se multiplient, à commencer pour la police, les pilotes d’avion ou les
danseurs/euses de l’Opéra, ce qui démontre la fébrilité du gouvernement.
La grève, c’est aussi notre affaire !
Cette grève a déjà permis de rappeler aux puissant-es qui prétendent
nous diriger que ce sont ceux et celles qui travaillent qui font tourner la
société ; la chaleur des manifestations et les gestes de solidarité vis-à-vis
des secteurs mobilisés ont eux déjà remis de l’espoir dans nos vies.
Des grèves majoritaires ou longues, il en existent aussi dans le
commerce et les services comme à Vélib’, Carrefour, New Look,
McDonald’s, Nike ou Ibis (nous avons d’ailleurs ouvert une caisse pour les
soutenir https://www.lepotsolidaire.fr/pot/i3yv2x1l). Et ce ne sont pas les
autres revendications qui manquent pour se mobiliser, d’autant plus en
période de soldes : l’augmentation des salaires (le SMIC vient royalement
d’augmenter de 15 euros net là où il l’a été de plus de 6 % en Angleterre),
contre les suppressions de postes (1.000 emplois en moins à Auchan) ou
l’extension du travail de nuit (comme à Monoprix en dépit d’une énième
décision de justice).
Nous aussi, rejoignons la lutte ! En grève et en manifestation partout en
France jeudi 9 janvier et dans les jours qui suivent.
Le présent appel tient lieu de préavis, y compris pour les salarié-es
dépourvus de syndicat dans leur entreprise. La grève est un droit
constitutionnel qui ne peut donner lieu à aucune sanction !